David GREGORIE

            David GREGORIE, négociant, armateur, officier municipal de la ville de Dunkerque, de religion protestante, dit « GREGORIE père », fut le 17^ème vénérable de la loge « L’Amitié et Fraternité » en 1764.

État-civil :

            ° Veere, dans l’île de Walcheren (aujourd’hui presqu’île), Zélande (Pays-Bas) 13 février 1725.

               Il était le fils de George GREGORIE, négociant écossais, baptisé le 6 septembre 1686 en la paroisse de Marnoch dans le Banffshire (Écosse), établi en Zélande où il avait épousé Sophie VAN WYNGARDEN (1696-1774).

               Il était le petit-fils de David GREGORIE, né à Kinnairdy (Écosse) le 20 décembre 1625, marié en premières noces le 8 février 1655 à Jean WALKER (qui lui donna 15 enfants), et en secondes noces le 15 février 1672 à Isabel GORDON (qui lui donna 14 enfants), et décédé en 1720.

               Ce David GREGORIE senior était physicien et inventeur. Son père l’avait mis en apprentissage dans une maison de commerce de harengs en Hollande. Peu enthousiasmé par une carrière commerciale, il revint à Aberdeen, et  de 1663 à 1669 il y fut bibliothécaire au Marischal College. En 1664, à la mort de son frère aîné Alexander, il lui succéda à la tête de la propriété familiale le Kinnairdy Castle acquise par son père en 1647. Hautement réputé dans le domaine de la médecine, il soignait gratuitement aussi bien les pauvres que les gens aisés.

               Il fut le premier homme de l’Aberdeenshire à posséder un baromètre de sa fabrication, et ses prévisions concernant le temps lui valurent d’être soupçonné de sorcellerie.

               Il s’installa à Aberdeen et y étudia l’artillerie, et, aidé par un horloger de cette ville, il construisit et améliora un modèle de canon qu’il envoya à son fils aîné David (*) qui le présenta à sir Isaac NEWTON. Celui-ci estima que c’était un engin diabolique propre à multiplier les carnages, et il le poussa à le détruire.

               Il était, lui-même, le fils du Révérend John GREGORIE (1598-1652), pasteur de Drumoak, paroisse située au sud-est d’Aberdeen, et de Janet ANDERSON, et le petit-fils de James GREGORIE, sellier à Aberdeen, et de Margaret BARBOUR.

            x a) Londres (Angleterre) septembre 1757 Anna McAULAY, fille d’Archibald McAULAY, décédée avant 1769.

            x b) relation avec Marie Elizabeth GIBSON, native d’Édimbourg (Écosse) qu’il n’épousera qu’en 1769 à Tournai (Belgique) après la mort de sa première épouse dont il était séparé. Ce mariage et les trois enfants survivants du couple ne seront légitimés en France qu’en 1788.

            + Dunkerque 16 février 1791 à 7 heures du matin, âgé de 66 ans, né à Tervere en Zélande (ancien nom de Veere), écuyer, ancien négociant et armateur, ancien officier municipal de cette ville, de la religion protestante. Déclaration le 18 février à 2 heures de relevée devant Jacques DEBAECQUE, juge du tribunal, commissaire en cette partie, par les sieurs Pierre Charles BENARD, trésorier et ancien conseiller de la Chambre de commerce, et Célestin CASTRIQUE, notaire royal en cette ville.

               Il a été inhumé le 19 février à 6 heures de relevée.

            Dont: GREGORIE George Theodor Joseph Denis né GIBSON, négociant, écuyer, consul de sa Majesté le roi des Pays-Bas, chevalier de la Légion d’Honneur.

                                    ° Dunkerque 28 août 1758 à 11 heures du soir, fils illégitime de Marie Élisabeth GIBSON et de père inconnu. Baptême catholique.

                                       p. le sieur Ferdinand Antoine Joseph CARPENTIER, m. demoiselle Denise MILLOT, femme de B. DESJARDINS.

                                    x En l’église anglicane d’Ostende le 28 juillet 1789 Susan CHRISTIAN, née vers 1865 à Douglas (île de Man, Écosse), décédée à Dunkerque le 14 mai 1830 à 1 heure de relevée en son domicile 3, rue Royer, âgée de 65 ans, veuve de George Theodor Joseph Denis GREGORIE, en son vivant écuyer, chevalier de l’ordre royal de la Légion d’Honneur et négociant, fille de John CHRISTIAN, en son vivant négociant, et d’Alicia CURPHEY, tous deux décédés en cette ville. Déclaration du décès faite par Marc DESSURNE, négociant, 55 ans, et Antoine DURIEZ, commis négociant, 35 ans, demeurant tous deux en cette ville.

                                    + Dunkerque 18 juillet 1823 à 6 heures du matin en son domicile, 2, rue de Beaumont, âgé de 65 ans le 1er (non le 28) août prochain, écuyer, chevalier de l’ordre royal de la Légion d’Honneur, ex consul de sa Majesté le roi des Pays-Bas et ancien négociant…

                                       Déclaration de Reinard RUEFF, négociant, 50 ans, et de Philippe Louis Joseph LEBLEU, docteur en médecine, 51 ans, demeurant tous deux en cette ville.

                        GREGORIE David Grégoire né GIBSON dit « GREGORIE fils », négociant, membre de la loge d’obédience écossaise « l’Amitié et Fraternité », « Grand Architecte » en 1789, « Rose-Croix » en 1799.

                                    ° Dunkerque 30 octobre 1759 à 9 heures du soir, fils illégitime de Marie Elizabeth GIBSON et de père inconnu. Baptême catholique.

                                       p. le sieur Peter McGREGOR, m. Damoiselle Louise LEBLANC.

                                    x Londres 13 juin 1785 Catherine Elizabeth FRASER, née à Inverness (Écosse). Ce mariage fut reconnu en France en 1788.

                                       Catherine Eliza FRASER est décédée à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 29 mai 1838 à 5 heures du soir, en son domicile rue de l’Arbalète, âgée de 82 ans (déclaration faite par Monsieur Benjamin Aubert Ernest VANEECKOUT, chef de bataillon du Génie, chevalier de la Légion d’Honneur, 46 ans, domicilié à Valenciennes, gendre de la défunte, et par                                       Monsieur Alexandre LEBOUR, artiste peintre, 37 ans, domicilié à Saint-Omer).

                                       Elle était la veuve de Monsieur David GREGORIE, et la fille de feu William FRASER-BALNAIN et de feue Jane McAULAY.

                                       La famille FRASER de Balnain, commune proche de la rive sud-est du loch Ness, comptait parmi les partisans de « Bonnie Prince Charlie », Charles STUART (1720-1788), petit-fils de Jacques II et prétendant au trône de Grande-Bretagne.                     

                                    + Saint-Omer 8 décembre 1823 à 8 heures du matin, âgé de 64 ans, né à Dunkerque, époux de Dame Catherine Élise FRASER. Déclaration faite par Monsieur Aristide François VANEECKOUT, propriétaire, 30 ans et Monsieur François Joseph CARON, marchand brasseur, 57 ans.

                        GIBSON Élisabeth Marie Grégoire

                                    ° Dunkerque 4 octobre 1760 à huit heures du matin, fille illégitime de Marie Élisabeth GIBSON et de père inconnu. Baptême catholique.

                                       p. John FARGUSON, m. Marie Josèphe PONSHEERE.

                                    + avant 1788.

                        GREGORIE Jean (John) Grégoire né GIBSON, négociant

                                    ° Dunkerque 14 septembre 1761 à 5 heures du matin, fils illégitime de Marie Élisabeth GIBSON et de père inconnu. Baptême catholique.

                                       p. Jacques John FARGUSON-DALERY, m. Élisabeth LEBLANC.

                                    x En l’église anglicane d’Ostende (Belgique) 27 juillet 1789 Jane CHRISTIAN, née à Douglas (île de Man, Écosse) 14 septembre 1761, décédée le 15 janvier 1831, fille de John CHRISTIAN et d’Alicia CURPHEY.

                                                Les frères GREGORIE ont donc épousé les sœurs CHRISTIAN à Ostende au même moment.

                                                Jean (John) CHRISTIAN est décédé à Dunkerque le 27 vendémiaire An VII (18 octobre 1798) à 4 heures de relevée. Il était commissionnaire, âgé de 72 ans, depuis le 22 ventôse dernier, donc né le 12 mars 1726 dans l’île de Man. Il était le fils de Guillaume (William) CHRISTIAN, né et décédé dans l’île de Man, et de feue                                              Isabelle COULTREE, née dans l’île de Man et décédée à Dunkerque, et l’époux d’Alice CURPHEY.

                                                Son décès a été déclaré par George GREGORIE, 40 ans, et Jean GREGORIE, 37 ans, ses gendres, tous deux négociants en cette commune.

                                                Alicia CURPHEY est décédée à Dunkerque le 13 avril 1812 à 9 heures du matin en son domicile rue Saint-Jean.Elle était âgée de 81 ans le 18 du dit mois, donc née le 18 avril 1731 dans l’île de Man en mer d’Irlande. Elle était la fille de Quayle CURPHEY et d’Alicia CHRISTIAN, tous deux décédés dans l’île de Man et la veuve de Jean CHRISTIAN, en son vivant négociant..                                                    

                                                La déclaration de son décès a été faite par George GREGORIE, 53 ans, so gendre, et par Marc DESSURNE, 36 ans, tous deux négociants à Dunkerque.

                        « Le tribunal ordonne que par officier public de cette commune il sera fait mention en marge des actes de George, Jean et David GREGORIE, et sur les registres où se trouvent les dits actes, qu’ils ont été légitimés tant par le mariage subséquent de leurs père et mère, David GREGORIE et Elizabeth GIBSON, que par leur reconnaissance et déclaration authentiques.

                        Fait au tribunal le neuf frimaire l’an trois de la République française une et indivisible.

                        Signé HOVELT et LERICHE / collationné signé LERICHE / enregistré à Dunkerque le 22 frimaire an 3ème de la République française.

                        Reçu quarante sols, signé DE RAY. »

            (*) David Gregorie (3 juin 1659-10 octobre 1708) est un mathématicien et astronome écossais.

            Gregorie naît à Aberdeen en Écosse, il est le neveu de James Gregorie mathématicien et astronome lui aussi. Il étudie au Marischal College de l’université d’Aberdeen de 1671 à 1675, débutant donc à l’âge de 12 ans. Ses études finies à cette université, il voyage sur le continent et visite plusieurs pays. Après son retour en Écosse en 1683, il devient professeur de mathématiques à l’université d’Édimbourg.

            En 1690, durant une période de trouble politique et religieux en Écosse il part en Angleterre où en 1691 il est élu professeur savilien d’astronomie à Oxford en grande partie grâce à l’influence de Newton. La même année il devient membre de la Royal Society.

            Gregory est compté parmi les fervents soutiens d’Isaac Newton, il est le premier dont les élèves sont versés dans les nouvelles théories de Newton. Son influence permet à ces théories d’être répandu en Écosse avant même d’atteindre une large acceptation en Angleterre. Il soutient aussi Newton dans sa controverse avec Leibniz sur la paternité du           calcul infinitésimal.