Fut le 32ème vénérable de la loge L’Amitié et Fraternité, puis le 33ème de 1798 à 1800 et le 35ème de 1802 à 1804.
« Fils de Pierre, négociant, et de Justine Bervoet. A peine âgé de 21 ans, il est désigné pour présider les examens des candidats au grade de licencié en médecine de la faculté de Douai où il vient lui-même d’obtenir son diplôme de « docteur ès arts de la médecine ». En 1781, il est nommé médecin des armées et des hôpitaux militaires. A la suite d’une blessure à la jambe qui le rend boiteux, il est nommé médecin surnuméraire à l’hôpital militaire de Dunkerque en 1783, et en devient rapidement le médecin-chef. Il soigne en outre les malades de l’hospice civil et les particuliers. En 1784, il se fait présenter à la loge maçonnique L’Amitié et Fraternité. Après être passé par tous les grades, il est élu à l’unanimité « vénérable », grand-maître de la loge, le 16 juin 1790, et sera élu à plusieurs reprises. Il encourage toutes les initiatives charitables de la loge en faveur des indigents. En 1802, délégué par « l’atelier dunkerquois » au Congrès des loges de France qui s’ouvre à Douai, il est désigné au scrutin secret pour présider les travaux, en présence des députés du Grand-Orient de Paris. Malade depuis de nombreuses années, il sollicite sa mise à la retraite, mais le ministre le supplie de rester à son poste de médecin-chef de l’hôpital militaire. En 1804, âgé de 49 ans, il meurt le jour fixé pour son mariage ».
René Galamé d’après Raymond de Bertrand : « Notice biographique sur le docteur Thibault ». Mémoires de la Société Dunkerquoise, 1861.
Les origines du docteur THIBAULT
Son grand-père paternel, Claude THIBAULT, est un berrichon né vers 1681 à Châtillon-sur-Indre (commune de l’actuel département de l’Indre). Il arrive à Dunkerque dans les années 1710 où il est commis du sieur BARBERY lorsqu’il épouse, le 3 juin 1719, Catherine Jeanne WIELEMACKER, née à Dunkerque le 19 janvier 1698, fille de Joseph WIELEMACKER, maître tonnelier, et de Catherine DE MYTTER. Leurs témoins sont Joseph WIELEMACKER, père de la mariée, Lucas WIELEMACKER, son oncle, Jacques WIELEMACKER, son frère, et Estienne GUILLOTEAUX.
Claude THIBAULT, commis de Monsieur BARBERY, décède à Dunkerque, âgé de 45 ans, en son domicile, rue Sainte-Barbe et il est enterré le 25 février 1726 après la célébration du service dit « de la cloche Saint-Éloy ». Les témoins sont le sieur BARBERY et Jean DESOMER (le bedeau).
Catherine Jeanne (DE)WIELEMACKER, veuve de Claude THIBAULT, en son vivant écrivain (*), décède le 10 juin 1747, à l’âge de 49 ans, en son domicile, rue du Château. Elle est enterrée le surlendemain avec le service de la cloche Saint-Éloy. Les témoins sont Pierre THIBAULT, son fils, et Lucas (DE)WIELEMACKER, son oncle paternel.
(*) Il était sans doute commis aux écritures du marchand BARBERY.
Pierre THIBAULT, le père de Pierre Joseph Willebald THIBAULT, est né à Dunkerque le 1er décembre 1719 à 6 heures du matin. Son parrain est le sieur Pierre ROYER, sa marraine est damoiselle Sidonie DELABORDE.
Il est âgé de 32 ans, commis marchand et domicilié rue Ancienne de Nieuport, lorsque, le 6 octobre 1751, il épouse à Dunkerque Justine Louise BERVOET, jeune fille de 27 ans demeurant au Parcq (de la Marine). Les témoins des mariés sont le sieur Jean Baptiste PLETZ, ancien conseiller de la Chambre de commerce et négociant en cette ville, y demeurant place Dauphine, le sieur Pierre DE STICKER, négociant en cette ville, y demeurant rue Ancienne de Nieuport, le sieur Jean Baptiste HARDY, trésorier des fortifications du département de Flandre, demeurant en cette ville, rue de Berry, et le sieur Jacques LAINÉ, négociant en cette ville, demeurant place Dauphine.
Justine Louise BERVOET est née à Furnes, paroisse Saint-Nicolas, le 18 janvier 1724 à 2 heures de la nuit. Elle est la fille du Sieur et Maître Jacques Antoine BERVOET, pensionnaire (*), et de Damoiselle Marie Françoise CLARYSSE. Elle a été baptisée le lendemain par F.R. BEELE, curé de Saint-Nicolas, et a eu pour parrain Maître Henri STRABANT, échevin de Furnes, et pour marraine Damoiselle Marie Justine BERVOET, tous deux de la paroisse Saint-Denis.
(*) Un pensionnaire, ou conseiller pensionnaire, était un juriste, salarié de la ville, chargé de remédier à l’insuffisance des échevins et qui faisait en réalité presque toute la besogne. Il avait voix consultative, et parfois délibérative, dans les assemblées du Magistrat (la chambre échevinale).
Elle décède à Dunkerque le 27 mars 1792 en son domicile, rue Nouvelle de Nieuport, âgée de 68 ans. Elle est inhumée le 29 au cimetière de Saint-Éloy par le vicaire Louis Joseph PETTE, après le service de la cloche Maria chanté par le sieur et maître SCHELLE, curé et doyen de la chrétienté. Les témoins sont le sieur et maître Pierre Joseph Willebald THIBAULT, son fils, et le sieur Pierre THIBAULT, négociant en cette ville, son mari.
Pierre THIBAULT lui survivra 3 ans et demi. Il meurt en effet le 18 fructidor An III (4 septembre 1795) à 3 heures de relevée, âgé de 75 ans. La déclaration de son décès est faite le lendemain par François Pierre LE ROY, belandrier, son cousin issu germain maternel, et Antoine Joseph DEGRUYTERE, écrivain, son cousin issu germain maternel par alliance, demeurant tous deux à Dunkerque.
Le docteur THIBAULT
Pierre Joseph Willebald THIBAULT est né à Dunkerque le 16 juin 1755 à 7 heures du matin. Il a été baptisé sous condition (*) le lendemain en l’église Saint-Éloy par le Sieur et Maître Pierre Joseph CLARYSSE, chanoine de Sainte-Walburge à Furnes (son grand-oncle maternel), et a eu pour parrain le baptisant, et pour marraine Damoiselle Marie Jacqueline BERVOET (sa tante).
(*) En péril de mort, le bébé avait déjà été ondoyé par la sage-femme.
A noter que son troisième prénom « Willebald » lui est donné en hommage à un autre grand-oncle, Maître Willebald François CLARYSSE qui fut également chanoine de Sainte-Walburge à Furnes.
De santé fragile, comme nous l’avons vu plus haut, il meurt à l’âge de 49 ans, le 23 messidor An XII (12 juillet 1804) à 1 heure de relevée. Il est célibataire, docteur en médecine, médecin en chef de l’hôpital militaire. Il demeure 24, rue des Droits de l’Homme (ancienne rue de Berry, future rue de la Marine).
La déclaration de son décès est faite par Guillaume Jean ALVAREZ, 48 ans, cousin paternel du décédé, et Emmanuel Joseph BEYE, 36 ans, cousin paternel par alliance du décédé, tous deux marchands de bois à Dunkerque.