Bernard LENCOU-BARÊME, négociant, 34ème Vénérable de la loge « L’Amitié et Fraternité » en 1801, est né le 31 août 1749 à Montauban (paroisse Saint-Jacques) dans le Quercy (actuel département du Tarn-et-Garonne). Il est le fils de Paul LENCOU, marchand drapier, et de Catherine LABORDE.
A l’âge de 24 ans, en août 1773, « Bernard LENCOU, marchand de Montauban » s’embarque à Bordeaux pour aller exercer son négoce en Martinique (1).
Il se fixe, dès lors, à Fort-Royal (nom de Fort-de-France sous l’Ancien Régime et sous la Restauration) où, tout en continuant son négoce, il devient maître d’arithmétique au collège Saint-Victor fondé en 1768 par les capucins.
Le 14 février 1775, il y épouse Rose Catherine AUVRAY LAROCHE DUPORTAL, native de Fort-Royal vers 1743, fille du Sieur Louis AUVRAY LAROCHE-DUPORTAL et de Damoiselle Marie Anne FOULLON. Il devient ainsi l’auteur de la famille créole LENCOU-BARÊME.
Il sera plus tard vice-Président puis Président du bureau du commerce, commissaire au commerce de Fort-Royal en 1790 (2).
Ouvert aux idées de la République, lors des troubles survenus pendant la Révolution, il prit parti pour les Pierrotins (habitants de Saint-Pierre) qui soutenaient le pouvoir révolutionnaire contre les békés (descendants des premiers colons européens) partisans de la royauté.
Le 4 avril 1792, l’assemble législative française élève au rang de citoyen tout homme de couleur libre et envoie le commissaire ROCHAMBEAU en Martinique pour faire appliquer cette loi. L’assemblée de la Martinique, qui s’intitule désormais Assemblée Constituante de la Martinique, accepte de promulguer cette loi. Elle refuse, en revanche, de laisser débarquer ROCHAMBEAU.
Plus tard, la Martinique entre en insurrection et arbore la cocarde blanche. Les patriotes abandonnent la colonie et certains se réfugient à la Dominique. Bernard LENCOU-BARÊME, lui, choisit de rentrer en France, à Dunkerque où il s’est porté acquéreur, dans le rue du Lion d’Or, de six maisons vendues par la municipalité suivant lettres patentes du Roi en date du 24 avril 1785. Cet achat contribuera à doter son fils Bernard Louis né en 1775.
En 1792, alors qu’il réside à Dunkerque, son fondé de pouvoir à la Martinique, Jean Baptiste CHASSOT, procureur au Conseil Souverain à Fort-Royal, vend pour lui une moitié de maison en cette ville pour 1.100 livres (acte passé le 18 août 1792 devant Me FABRE, notaire à Fort-Royal).
Son appartenance à la loge dunkerquoise « L’Amitié et Fraternité » dont il fut Vénérable en 1801, prouve qu’il y a séjourné pendant toute la période à laquelle la Martinique a subi les troubles de la Révolution puis la domination militaire de la couronne britannique. L’île ne redevient française que le 25 mars 1802. C’est à cette époque qu’il rentrera à Fort-de-France.
Bernard LENCOU-BARÊME et son épouse achèteront encore deux métairies en Bretagne pour le prix total de 9.195 livres (actes passés les 18 novembre 1811 et 6 avril 1815 par Me RONDEAU, notaire à Fort-Royal).
Rose Catherine BARÊME DUPORTAL est décédée à Fort-Royal le 18 octobre 1818 vers les 9 heures du matin, dans sa maison Grand’Rue, âgée de 75 ans. Elle est dite fille des feus Sieur Étienne (sic) LAROCHE DUPORTAL et Dame Marie Anne FOULON. Les témoins furent Noël RIBOUL, 56 ans, et François VERNIER, 55 ans, tous deux négociants, domiciliés au Fort-Royal.
Le couple a eu au moins deux enfants :
LENCOU-BARÊME Bernard Louis, négociant, écrivain de Marine, membre du Bureau de commerce de Fort-Royal (3), propriétaire
° Fort-Royal 5 décembre 1775, baptisé le 24 décembre.
p. Michel DUPORTAL La ROCHE, m. Marie Louise La ROCHE DUPORTAL
x Fort-Royal 6 juin 1821 Lucie LASMARTRES, née le 14 juin 1797 paroisse Sainte-Croix à Boston (Massachusetts, Nouvelle-Angleterre, États-Unis), marchande publique (1845), propriétaire à Fort-Royal, fille de Germain LASMARTRES (né vers 1762 en Languedoc, décédé le 7 juillet 1812 au quartier du Mouillage, en Martinique), et de Marie Modeste PERREAUX (décédé le 9 janvier 1804 à Saint-Pierre de la Martinique). Elle décédera à Fort-Royal le 11 mai 1880.
+ Fort-de-France 13 mars 1855 à 1 heure et demie du soir, âgé de 79 ans, fils des feus Bernard LENCOU-BARÊME et Catherine Rose DUPORTAL, époux de Lucie LASMARTRES, propriétaires, domiciliés rue Sainte-Catherine. Témoins : les sieurs Pierre Honoré CHEVANCE, 38 ans, sous-commissaire de marine, gendre du marine, chevalier de la légion d’honneur, voisin, tous deux domiciliés en cette ville.
dont : LENCOU-BARÊME Bernard Louis, arpenteur, géomètre-juré
° Fort-Royal 22 avril 1822
x Gros-Morne (Martinique) 29 novembre 1856 Marie Camille Léonie DOENS, créole, lointaine descendante d’un capitaine de navire ayant armé en course à Dunkerque, née au Gros-Morne le 28 novembre 1839, décédée en 1913.
Le marié, né à Fort-Royal, demeure au Gros-Morne où il est propriétaire d’une maison cacaoyère et vivrière.
+ en 1869
dont : LENCOU-BARÊME Louis René, étudiant en droit à Toulouse en 1881, juge président au tribunal de Haïphong (Tonkin)
° Fort-de-France 15 novembre 1859
x a) Stéphanie Louise Marie LAGESSE
x b) Paris 17e 18 novembre 1897 Marie Joseph Louise Marguerite RICHAUD, née à Basse-Terre (Guadeloupe) le 2 novembre 1875.
LENCOU-BARÊME Rose Luce
° Fort-Royal 5 janvier 1826
x Fort-Royal 21 août 1846 Pierre Honoré CHEVANCE, né à La Rochelle vers 1817, officier d’administration de la marine Nationale, service des colonies, chef du secrétariat du gouvernement et secrétaire-archiviste du Conseil privé dès 1849, commissaire de la Marine, chevalier de la Légion d’honneur, décédé à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 25 janvier 1872, âgé de 55 ans.
Il était le fils de Jean Alexandre CHEVANCE (Brest 1788-Fort-Royal 1842) capitaine au long cours, et de Victoire Égalité BLONDEL (La Rochelle 1794- décédée en mer sur le navire
« L’Étoile du Nord » faisant route vers la Guadeloupe, le 4 janvier 1821 à l’âge de 26 ans)
LENCOU-BARÊME Rose Catherine
° Fort-Royal 1786
x Fort-de-France 1805 (contrat de mariage le 11 novembre) Jean François de CROZANT, lieutenant de la garde nationale au bataillon de Fort-de-France, négociant et armateur à Fort-Royal, né à La Rochefoucauld (actuel département de la Charente) en 1774, fils de Maximilien de CROZANT de RIVIÈRE et de Marie NORMAND de la TRANCHADE.
Témoins du contrat de mariage et du mariage : Louis Bernard LENCOU-BARÊME, frère de la mariée, négociant, demoiselle Louise DUPORTAL, tante de la mariée, Nicolas BLANC, président du tribunal de première instance et Joseph César AMALRIC, procureur impérial au même tribunal, témoins de l’épouse, et François Sébastien de CROZANT, frère du marié, commissaire civil de la ville et paroisse de Fort-Royal, et son épouse, née ROOLS de GOURSELAS, Pierre François BENCE de SAINTE-CATHERINE, procureur général impérial près la Cour d’Appel, Zacharie Jean de CORR du PAROIR, commissaire commandant la paroisse du Fort de la ville de Saint-Pierre, Marie Anne Françoise MARDÈS, veuve de Gabriel Richard SINSON de PRÉCLERC, Élie de VASSOIGNE, demeurant au Vauclin, Charles Joseph CACQUERAY de VALMENIÈRE, membre de la Cour d’appel et François Henri Charles de BEXON, colonel au corps impérial du génie, directeur général des fortifications des isles françaises sous le vent de l’Amérique, témoins de l’époux.
+ 1847, âgée de 74 ans.
(1) L. Bourrachot « L’Émigration Quercynoise par le Port de Bordeaux au XVIIIe siècle » (Bulletin de la Société d’Études Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot – 1974).
(2) « Almanach du Commerce de Paris, des Départements de la France et des Colonies Françaises »
Le Fort-Royal, bâti en 1672, port excellent, au fond d’une baie, et défendu par des forts :
Commissaires au commerce : LENCOU-BARÊME pour la France,
VERNIER pour la colonie.
(3) Bulletin des actes administratifs de la Martinique.
Au Fort Royal, Martinique, le 8 janvier 1828
Au nom du Roi,
Nous gouverneur de la Martinique,
Vu la liste des candidats présentés par les bureaux de commerce de Saint-Pierre, M. LENCOU-BARÊME fils est nommé membre du bureau de commerce de Fort-Royal, pour le commerce en France, en remplacement de M. LENCOU-BARÊME père.
M. DANEY est nommé suppléant, pour le commerce de France, en remplacement de M. LENCOU-BARÊME fils.
Signé Comte de BOUILLÉ
pour M. le gouverneur le directeur général de l’intérieur
Signé vicomte de ROSILY.